LA VOIE DU COEUR
Trouver l’équilibre entre la tête et le cœur nous permet d’être nourri par la vie, au lieu d’être vidé par celle-ci. Dans cet état d’être, dans cette dimension d’équilibre permanent, on se sent énergisé et connecté à notre essence. Notre intellect n’est plus le maître, mais notre serviteur…
Le but de la pratique spirituelle est de nous libérer de la tyrannie de notre intellect. En réalité, le véritable objectif d’une telle pratique (peu importe le nom qu’on lui donne), est d’accéder à l’espace où se loge notre véritable essence.
Un lieu où notre tête et notre cœur sont en symbiose et en parfait équilibre et où nous éprouvons une forme de communion avec notre environnement, une présence dans notre vie, une gratitude face à notre richesse intérieure.
Dans cet espace, nous ne sommes plus l’image que nous nous sommes construite de nous-mêmes, mais notre nature propre, ici, maintenant. Le chemin adopté pour y parvenir est sans importance (chacun choisit son véhicule). Certains adoptent la méditation ou le yoga, d’autres choisissent de jouer de la guitare,
de tricoter ou de marcher. L’essentiel est que cet exercice nous remplisse d’énergie, sans dépendance, sans besoin de performer.
Qu’il nous permette de faire la distinction entre nous et nos pensées et que ce voyage nous mène à ce que nous appelons joliment « notre cœur intuitif », un espace de pleine conscience et de liberté logée en nous. Une liberté d’être où l’on ressent de la douceur envers soi et les autres, ou notre vision devient claire et limpide sur la vie…
Lorsque l’on cite l’appellation cœur intuitif, les connotations spirituelles ou ésotériques y sont souvent associées. Or, les recherches scientifiques confirment les bienfaits pour le corps humain d’exercer une activité (quelle qu’elle soit) qui nous libère de nos pensées. Une étude récente de Harvard a notamment démontré les effets positifs de la méditation sur le cerveau.
Cette dernière démontre entre autres qu’outre le sentiment de détente et de relaxation, on observait une augmentation de la densité de matière grise dans l’hippocampe, essentielle à l’apprentissage, à la mémoire, à la conscience de soi, à la compassion et à l’introspection. D’autres études scientifiques ont même démontré que lorsque que nous éprouvons des sentiments qui sont plus près du cœur,
comme la compassion, notre cerveau secrète de la sérotonine, hormone intimement liée à la bonne humeur et au bonheur. À l’inverse, un faible taux de sérotonine est aussi associé à une augmentation de l’agressivité impulsive.
La pratique spirituelle ne devrait pas être une obligation. Cette rigidité qui impose une pratique programme de la culpabilité en nous, on s’y construit un semblant de prison, contrôlée par notre intellect, trop loin de notre cœur intuitif. En clair : la pratique spirituelle qui tend vers l’équilibre ne devrait pas viser cet équilibre… Mais bien nous permettre de nous déposer un instant,
d’écouter et de découvrir ce que nous sommes, sentir notre vie et notre corps, tels qu’ils sont, à cet instant. La pratique, spirituelle (ou autre), ne doit pas vous dissocier entièrement de votre mental, de vos réflexions et vos raisonnements judicieux. Le but n’est pas de se brancher uniquement à votre cœur, à ne voir que la beauté dans toute situation…
Il y a une réalité économique et sociale à respecter. Vous avez besoin des deux, et surtout, d’un équilibre entre les deux.
Lorsque nous sommes dans notre tête, prisonnier de l’intellect, dans cet endroit où l’on se compare, nous sommes coupés de ce qui nous nourrit. On se retrouve alors en manque, préoccupé et stressé. Nous éprouvons le besoin de consommer, de s’acheter une forme de bonheur, ou même de manger avec excès. Il existe d’ailleurs des liens scientifiques entre le taux de sérotonine et l’obésité.
En effet, lorsque l’on augmente le taux de sérotonine dans l’organisme, la sensation de faim diminue et donne l’agréable sensation d’être rassasié. Le besoin de manger ou consommer, de déménager, de changer de travail, de chum ou de blonde, est souvent une façon bien humaine de combler ce vide en nous.
Certains arrivent à retrouver cette satiété plus souvent que d’autres. En admirant un coucher du soleil, en écoutant la mer, en présence d’un ou d’une amie, d’un enfant. Lorsqu’on arrive à intégrer une pratique qui nous rattache à nos propres ressources, on arrive à se nourrir, comme si on était connecté à soi, et enfin, on arrive à multiplier les moments de plénitude.
Le but est d’arriver à transformer un, deux, trois ou peut-être tous les événements de notre vie en petits moments d’équilibre. D’accueillir la vie, tel qu’elle est, sur mesure, parfaite pour nous.
Cet article est de Érik Giasson
Le 15 août 2022